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La santé dans l’industrie du tatouage : une étude observationnelle de 448 tatoueurs français - 24/11/14

Doi : 10.1016/j.annder.2014.09.316 
N. Kluger
 Service de dermatologie, CHU de Helsinki, Helsinki, Finlande 

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Résumé

Introduction

Les données concernant l’état de santé des tatoueurs professionnels est inexistant à ce jour. Les tatoueurs sont pourtant habituellement « lourdement » tatoués et exposés quotidiennement aux fluides corporels, les encres de tatouages et divers produits solvants, désinfectants, potentiellement irritants ou allergisants. Ils travaillent plusieurs heures par jour dans des postures inadaptées avec une machine à tatouer vibrant en permanence. Nous avons analysé l’état de santé d’une cohorte de tatoueurs actifs français.

Patients et méthodes

Une étude observationnelle a été réalisée via un questionnaire anonyme sur Internet auprès des tatoueurs membres du syndicat national des tatoueurs en novembre 2013, se focalisant sur la prévalence des complications sur tatouage ainsi que la survenue de diverses maladies systémiques, comprenant les maladies auto-immunes et les cancers.

Résultats

Quatre cent quarante-huit tatoueurs ont répondu (taux de réponse 44,8 %), majoritairement des hommes (3,6 :1), âgés de moins de 45ans (83 %) et fumeurs (55 %). 42,6 % rapportaient une « réaction chronique » sur au moins un tatouage : démangeaisons transitoires (45,7 %), gonflement récidivant (57 %) ou après exposition solaire (23 %). Une « allergie » sur une couleur était retrouvée dans 8 % des cas. Un prurit ou un gonflement permanent, une infection sur tatouage étaient rarement rapportés. Aucun cancer cutané sur tatouage n’était rapporté. Les plaintes physiques étaient principalement musculo-squelettiques : douleurs dorso-lombaires (65 %), douleurs digitales (41,5 %) et douleurs musculaires (28,8 %). Ces douleurs ainsi que les symptômes de syndrome du canal carpien survenaient chez 88 %, 61,5 %, 68 % et 84 % des tatoueurs, respectivement et après avoir débuté leur activité professionnelle (p<0,001) Les maladies auto-immunes, les cancers et les complications lors de la grossesse restaient à un taux faible.

Discussion

Le taux de réactions mineures sur tatouage (démangeaisons, gonflement et photoréactivitié) est ici élevés, mais comparable à la population générale tatouée. Les seuls facteurs associés statistiquement aux réactions sur tatouage (analyse par régression logistique) étaient la surface totale tatoué et la protection solaire. La forte prévalence de complications musculo-squelettiques et de syndrome du canal carpien illustrent l’importance de mesures d’ergonomie au niveau du poste de travail et des exercices de mobilité et de flexibilité. La faible prévalence de maladies générales est un signe rassurant quant aux risques « systémiques » associés aux encres de tatouage.

Conclusion

Nous rapportons ici la première étude chez les tatoueurs professionnels. Malgré des limites méthodologiques, elle montre une forte prévalence de complications mineures sur tatouages et des troubles musculo-squeletiques, mais pas de signal suggérant un effet systémique des encres de tatouage. D’autres études sont nécessaires pour confirmer ces observations.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Encre, Maladie professionnelle, Tatouage, Tatoueur


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Vol 141 - N° 12S

P. S365-S366 - décembre 2014 Retour au numéro
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